L'époque où les candidats devaient séduire le responsable du recrutement est révolue. Aujourd'hui, le talent prévaut, notamment chez les jeunes. Et ils ne considèrent plus l'argent comme le principal critère de choix d'un employeur. Qu'est-ce qui les motive aujourd'hui ? Comment attirer et retenir les jeunes talents ? Un rapport.

Les jeunes à la recherche d'un travail valorisant

Chacun sait que les jeunes ont une vision du monde du travail différente de celle des baby-boomers. Les jeunes générations veulent plus qu'un emploi : un emploi qui soit le prolongement de leur état d'esprit et de leurs convictions."Les jeunes sont à la recherche d'un projet de vie. Ils ne se contentent pas d'un simple projet professionnel", explique Joelle Iland, anthropologue, formatrice et accompagnatrice professionnelle. Le travail n'est plus au centre de leur vie. Tant dans la génération Y que dans la génération Z, les travailleurs recherchent le bien-être et l'épanouissement personnel."Les jeunes considèrent leur travail comme un moyen d'épanouissement personnel",dit-il. "Il est donc essentiel qu'ils trouvent un emploi valorisant. Ils doivent également se sentir bien dans les valeurs de l'entreprise pour laquelle ils travailleront. Par exemple, de plus en plus de jeunes refusent de travailler pour des entreprises qui nuisent à l'environnement ou pour l'industrie des combustibles fossiles.

"Le travail est bien sûr un moyen de subsistance, mais les jeunes veulent aussi s'amuser dans leur profession, élargir leur cercle d'amis, s'amuser pendant les pauses... La notion de plaisir est déterminante pour eux", argumente Joëlle Iland. Selon une étude récente d'Attentia, le salaire n'apparaît qu'en 4ème position dans les critères des travailleurs de moins de 30 ans. Seuls 25% des jeunes travailleurs sont principalement intéressés par le montant du salaire offert. Pourtant, Joelle Iland souligne que les attentes en matière d'argent varient fortement en fonction du niveau d'éducation."Pour les personnes peu ou pas qualifiées, il est parfois impossible de renoncer à 200 euros supplémentaires par mois pour travailler dans une entreprise qui leur plaît davantage", dit-elle.

Travailler pour vivre plutôt que vivre pour travailler

Pour les jeunes, le critère le plus important est un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Joelle Iland explique :"Les jeunes ont un rapport différent au temps. Même ceux qui ont obtenu plusieurs diplômes ne veulent plus sacrifier leur liberté à un emploi chronophage. Travailler pour vivre et ne plus vivre pour travailler : cela change fondamentalement leur rapport à la vie professionnelle et à son organisation. Ils ne veulent plus attendre les vacances ou la retraite pour trouver le temps de se détendre. Cela se manifeste parfois déjà dans leur choix d'études."

Une autre tendance est le mouvement "Fire". Ces jeunes ont également pour objectif de profiter de la vie le plus tôt possible. Mais pour y parvenir, ils devront travailler très dur pendant 10 à 15 ans, économiser et investir de l'argent, puis vivre de leurs taux d'intérêt, être financièrement indépendants et prendre leur retraite (très) tôt.

Les recruteurs doivent s'adapter !

Les entreprises doivent tenir compte de toutes ces attentes. Les jeunes sont particulièrement inconstants : s'ils ne trouvent plus de plaisir dans leur travail ou s'ils s'ennuient, ils vont très vite voir ailleurs."Et pas forcément pour gagner plus",précise notre expert."C'est pourquoi nous voyons de plus en plus de jeunes opter pour l'entrepreneuriat, même si cela signifie qu'ils gagneront moins ou devront couper leur blason pendant quelques années."

Pour attirer et retenir les jeunes talents, les entreprises doivent donc faire preuve de créativité. Le salaire compte, bien sûr, mais aussi des éléments tels que le télétravail, la flexibilité, les possibilités de formation et les perspectives de carrière, la mobilité, l'environnement de travail, la possibilité de voyager dans le cadre du travail... Tous ces aspects jouent un rôle important dans le choix de carrière."Lors du recrutement, il est très important de mettre tout cela en évidence. En outre, les jeunes passent très vite d'une offre à l'autre."

Plus l'éducation est élevée, plus le candidat peut être "exigeant" en termes de conditions de travail et de choix de l'employeur."Mais là encore, les attitudes des jeunes varient fortement en fonction de leur niveau d'éducation", ajoute Joëlle Iland. De même, les possibilités de flexibilité dépendent fortement du type d'emploi. Dans certains secteurs, comme la construction ou la logistique, le télétravail ou l'organisation de son propre emploi du temps est tout simplement impossible. C'est exactement la raison pour laquelle certains secteurs sont vieillissants. Par exemple, la profession de chauffeur routier n'attire plus beaucoup de jeunes."Pour continuer à les attirer, les entreprises vont devoir s'adapter", conclut Joëlle Iland.

Quelques chiffres

  • 80% des jeunes travailleurs jugent que le temps pour soi est devenu indispensable.
  • 50% des 18-30 ans considèrent les conditions de travail comme le critère le plus important dans le choix d'un futur employeur.
  • Trois quarts des jeunes travailleurs ont des critères de priorité autres que le montant du salaire.
  • 6 candidats sur 10 consultent les avis en ligne sur l'entreprise avant de postuler.
  • Huit jeunes sur dix affirment qu'un bon site web les encourage à postuler.

Source : Enquête 2021 sur "Les opinions et le comportement des étudiants et des jeunes diplômés", menée auprès de 14 000 étudiants et jeunes diplômés.

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