L'emploi d'un travailleur indépendant présente de nombreux avantages. Notamment en termes de flexibilité et de coûts, mais aussi pour éviter un certain nombre d'obligations administratives et fiscales propres à l'emploi de travailleurs salariés. Cependant, il faut savoir qu'il existe des risques, notamment ceux des contrats de requalification. Découvrez nos 12 conseils pour les éviter.

La requalification du contrat est imposée lorsqu'une entreprise emploie un freelance en tant que "faux indépendant". Un faux indépendant est une personne déclarée comme indépendante à des fins de sécurité sociale, alors qu'elle travaille en réalité dans une relation de subordination sous l'autorité d'un employeur. Le free-lance est donc soumis aux mêmes obligations qu'un salarié, mais sans bénéficier des avantages d'un contrat de travail (assurance, congés payés, congés de maladie, indemnités de congés payés, indemnités de licenciement, etc.) Il devient alors un faux travailleur indépendant et l'entreprise s'expose à une requalification du contrat en contrat de travail à durée déterminée ou indéterminée au sens du code du travail....

Comment éviter la requalification des contrats ?

Heureusement, il est possible d'éviter la requalification des contrats ! Voici 12 conseils sur la meilleure façon de procéder.

  1. Rédiger un accord de coopération avec le free-lance : L'entreprise qui souhaite travailler avec un free-lance doit rédiger un accord écrit précisant le type de contrat (contrat d'entreprise, contrat d'honoraires, etc.). L'accord doit également comporter des clauses relatives à l'autonomie, au mode de rémunération, au matériel pouvant être mis à disposition, aux conditions de résiliation du contrat, etc. La notion d'autonomie est très importante car, contrairement à un salarié, le travailleur indépendant travaille librement et organise son travail de manière autonome.
  2. Il vaut mieux contracter avec une société qu'avec une personne physique : un entrepreneur qui prend le temps de faire les démarches nécessaires pour créer sa propre entreprise, même s'il s'agit d'une entreprise individuelle, n'a pas intérêt à travailler ensuite comme un faux indépendant.
  3. N'exigez pas l'exclusivité : puisqu'il travaille librement, un indépendant peut travailler pour plusieurs entreprises à la fois.
  4. Éviter le contrôle du temps de travail: comme l'indépendant organise son travail de manière autonome, vous ne pouvez pas l'obliger à travailler selon un horaire prédéterminé. Il est donc recommandé de convenir d'un taux journalier plutôt que d'un taux horaire, par exemple. Ou de discuter d'un prix fixe pour la réalisation d'une mission dans un certain délai. Le free-lance est engagé pour effectuer une mission et non pour réaliser un travail.
  5. Éviter de donner au travailleur indépendant toutes les ressources dont il a besoin pour travailler : il n'est pas conseillé de mettre à la disposition du travailleur indépendant des locaux, du matériel informatique, une voiture, une connexion internet, etc. Toutes ces ressources le rapprochent des conditions de travail des salariés. Tous ces moyens le rapprochent des conditions de travail des salariés. Il est préférable de lui demander d'apporter son propre matériel pour effectuer la mission pour laquelle il a été engagé. Si vous lui fournissez certains éléments au cours de la mission, il est préférable de les mentionner en détail dans l'accord de coopération.
  6. Partager les risques financiers et économiques: un salarié sous contrat de travail ne supporte aucun risque financier de l'entreprise. Concrètement, il perçoit son salaire quelle que soit la situation financière de son employeur. Il en va différemment pour un travailleur indépendant : il n'accepte pas d'être commissionné si l'entreprise n'a pas besoin de ses services.
  7. Ne pas imposer de conditions d'achat ou de fournitures: le travailleur indépendant doit décider lui-même de la liste des fournitures nécessaires à l'exercice de sa profession. Et il décide lui-même de la nécessité de les renouveler, dans quels autres achats il investira, quelle marque de matériel il choisira, etc.
  8. Fournir un substitut possible: étant donné que l'indépendant organise son travail de manière autonome, il est libre de sous-traiter des tâches sans en informer l'entreprise s'il n'est pas en mesure d'effectuer ces tâches lui-même.
  9. Exiger du travailleur indépendant qu'il assure sa responsabilité civile à votre égard : un salarié est couvert par l'assurance de son employeur. Ce n'est pas le cas du travailleur indépendant. Il est donc recommandé d'exiger du travailleur indépendant qu'il souscrive une assurance, tant contre les accidents du travail que contre les risques de dommages matériels.
  10. Appliquer les conditions générales de vente : c'est un excellent moyen de faire la distinction entre un travailleur indépendant et un salarié. D'ailleurs, le salarié n'est pas soumis aux conditions générales de vente. Une condition générale facile à appliquer est le délai de paiement des factures.
  11. Fixer un délai de préavis différent de celui d'un salarié : il est généralement plus court que celui d'un salarié, dans un cas comme dans l'autre.
  12. Soyez particulièrement vigilant si vous opérez dans l'un des 5 secteurs visés par la loi du 25/08/2012 : la construction, le transport de biens et de personnes, les services de sécurité, le nettoyage et l'agriculture et l'horticulture emploient de nombreux faux travailleurs indépendants. L'administration fiscale est donc particulièrement vigilante quant à d'éventuelles fraudes au sein des entreprises de ces secteurs.

N'oubliez cependant pas que, malgré un accord bien rédigé, ce sont les faits qui priment. Soyez donc méticuleux et précis quant à la réalité des services et au cadre de la collaboration. Sinon, vous risquez la requalification.

À quoi l'entreprise est-elle confrontée en cas de requalification du contrat ?

La requalification des prestations d'un faux indépendant en contrat de travail entraîne l'obligation de régulariser la situation, notamment en payant les cotisations sociales et fiscales imposées aux salariés par la loi. Cette régularisation comporte une intervention rétroactive de trois ans, voire de sept ans en cas de fraude avérée. Le montant peut donc être très élevé. De plus, en cas de fraude, des majorations de cotisations de 10 % et des intérêts de retard pouvant aller jusqu'à 7 % par an s'appliquent.

En outre, lorsqu'un cas de requalification d'un contrat est découvert, il est probable que l'administration fiscale mène une enquête plus approfondie et effectue des contrôles au sein de l'entreprise. Par la suite, l'administration considérera l'entreprise comme (définitivement) suspecte.

A propos de l'auteur

Daniel Binamé, responsable du développement et des partenariats chez Partena Professional

Notre bulletin d'information

Recevez toutes les mises à jour sur la recherche et les opportunités commerciales !

Merci ! Vous vous êtes inscrit avec succès à la newsletter.
Oups, quelque chose a mal tourné !

Découvrez notre guide gratuit sur "Faire des affaires avec succès en Belgique".

  • Différences culturelles
  • Opportunités fiscales
  • Coordonnées correctes
  • Toutes les informations dans un seul guide