L'esprit d'entreprise est-il exclusivement l'apanage des hommes ? Cette vision dépassée appartient heureusement au passé. En effet, de plus en plus de femmes prennent les rênes de leur carrière. Saviez-vous que quatre entreprises unipersonnelles sur dix ont été créées par des femmes ? Le paysage entrepreneurial belge se féminise donc de plus en plus. En effet, les femmes entrepreneurs sont réputées pour leur gestion rigoureuse et leur sens de l'organisation. Elles gèrent leur entreprise de main de maître. Et cela ne passe pas inaperçu. Vous trouverez ci-dessous une enquête et une histoire personnelle.

Tout d'abord, quelques chiffres clés sur l'entrepreneuriat féminin. Dans ce domaine longtemps dominé par les hommes, un profond changement s'est opéré ces dernières années. Les données de l'ONSS nous apprennent que le nombre de femmes indépendantes en Belgique a augmenté de 12,04 % en cinq ans. Aujourd'hui, environ 40 % des indépendants sont des femmes.

Depuis plusieurs années, le nombre de femmes indépendantes augmente proportionnellement plus vite que le nombre d'hommes indépendants. Bonne nouvelle : l'écart entre les hommes et les femmes dans le monde entrepreneurial belge se résorbe progressivement. L'année dernière, près de 11.000 femmes ont opté pour le statut d'indépendant. Le SPF Économie indique d'ailleurs que le pourcentage de femmes entrepreneurs en Belgique dépasse la moyenne des 27 États membres de l'UE et est plus élevé que chez nos voisins français, luxembourgeois et allemands.

Profil : entrepreneur

Un quart des femmes exerçant une activité indépendante ont entre 40 et 50 ans. Les travailleuses indépendantes sont en moyenne légèrement plus jeunes que leurs homologues masculins. La majorité des femmes entrepreneurs sont des indépendantes à titre principal. Toutefois, par rapport aux hommes, elles sont plus nombreuses à occuper un emploi secondaire. Une autre constatation est que les femmes entrepreneurs sont moins susceptibles que les hommes d'avoir des employés salariés. Ce profil est resté relativement stable au cours des cinq dernières années.

Pourquoi ces femmes choisissent-elles l'entrepreneuriat à un moment précis ? Près de la moitié d'entre elles aspirent à plus de liberté et d'épanouissement personnel. Elles considèrent la création de leur propre entreprise comme un choix de carrière intéressant, offrant une meilleure qualité de vie et des horaires de travail plus souples.

Les femmes efficaces sont la voie de la réussite ?

Si le nombre de femmes entrepreneurs augmente, c'est peut-être parce que leurs projets sont généralement prometteurs et durables. Selon une étude de Women Equity, la viabilité économique des entreprises fondées par des femmes est meilleure que celle des entreprises fondées par des hommes. La même source indique également que les PME dirigées par une femme présentent une meilleure courbe de croissance.

Les femmes réfléchissent beaucoup à leur projet avant de se lancer dans l'aventure entrepreneuriale. Cela témoigne de leur sens de l'organisation et de leur polyvalence. L'entraide et la mise en réseau jouent également un rôle crucial dans leur réussite.

Sensibiliser, encore et toujours

Aujourd'hui, personne ne conteste la contribution des femmes entrepreneurs au développement économique et social de la société. Encourageons donc le plus grand nombre de femmes à créer leur propre entreprise. Des campagnes de sensibilisation ciblées portent leurs fruits. De beaux exemples d'entrepreneuriat féminin réussi sont une source d'inspiration. Ils prouvent qu'il est tout à fait possible de se frayer un chemin avec talent dans un monde de start-ups où les hommes sont encore majoritaires.

Chiffres clés

- 4 entrepreneurs sur 10 sont des femmes
- 12,4 % des femmes exerçant une activité indépendante ont moins de 30 ans (contre 11 % des hommes)
- 60,4 % des femmes exercent une activité indépendante à titre principal

Citation : "Les PME dirigées par une femme affichent une meilleure courbe de croissance que les entreprises similaires dirigées par des hommes".

➤ Témoignage

"La réussite est une question d'état d'esprit

Murielle Machiels, 48 ans, mère de Max (19 ans) et Lucas (22 ans), dirige QiLeader. Son entreprise de coaching propose des programmes de transformation mixtes visant à accroître l'impact, la résilience, l'engagement et la rétention à grande échelle. Murielle est entrepreneure depuis sept ans, après une longue carrière dans le monde de l'entreprise où elle a gravi les échelons de la hiérarchie. Elle nous parle de son parcours.

"J'ai commencé ma carrière chez Procter & Gamble, dans la vente. J'ai ensuite évolué vers le marketing dans le secteur pharmaceutique. J'y ai repoussé mes limites pendant plusieurs années. Lorsque je suis devenue mère, mes priorités ont changé. J'ai demandé à mon employeur un congé parental. Celui-ci l'a refusé et j'ai été licenciée. Selon l'employeur, cette demande ne correspondait pas aux valeurs et à la philosophie de l'entreprise. J'ai trouvé cette décision totalement injuste et j'ai porté l'affaire devant les tribunaux. Malgré ma victoire, je suis restée choquée que le désir d'être présent pour ses enfants puisse être "repoussé". J'ai poursuivi ma carrière aux éditions Plantyn, où je suis devenue directrice générale.

J'ai restructuré cette entreprise et géré sa transition numérique. J'ai alors recommencé à me poser des questions sur mes valeurs. J'avais obtenu de bons résultats financiers. J'avais amélioré le bien-être au travail et l'absentéisme avait diminué de moitié. Pourtant, j'étais moi-même très stressé et souvent en colère contre le système. Je ressentais le besoin d'explorer de nouvelles voies, de gérer mon propre emploi du temps et de continuer à être présente pour mes enfants. J'ai donc quitté l'entreprise pour me mettre à mon compte".

L'agilité est essentielle

"Heureusement, j'avais de nombreuses années d'expérience professionnelle et un bon bagage pour créer ma propre entreprise. Cela m'a beaucoup aidé. Ce qui m'a le plus manqué, c'est la mise en réseau. En tant que directrice générale et mère de famille, je n'ai pratiquement jamais participé à des événements de mise en réseau. J'ai également fait beaucoup d'auto-formation, ce qui est vraiment fondamental. L'agilité est essentielle : il faut constamment apprendre et s'adapter. Il faut être résistant, parce qu'en tant qu'entrepreneur, on peut aussi connaître des échecs.

Aux femmes qui veulent créer leur propre entreprise, je dirais : foncez, même si tout n'est pas encore clair. Si vous attendez d'être sûre de tout, vous courez le risque que certains éléments aient changé lorsque vous ferez enfin le grand saut. Il vaut mieux apprendre de ses erreurs et s'en remettre que de viser une perfection inatteignable. Les femmes doutent souvent. Mais le doute peut aussi être une force, car une femme est plus encline à se remettre en question et à revoir son modèle si nécessaire. Que l'on soit une femme ou un homme, la clé du succès réside dans l'état d'esprit. Si vous y croyez, vous pouvez y arriver. Pour ma part, ma féminité me confère une grande intelligence émotionnelle".

Redéfinir la réussite

"Définissons le succès différemment. Le succès ne signifie pas seulement atteindre le sommet, être un cadre supérieur ou devenir millionnaire. Pour certaines femmes, dont je fais partie, la réussite signifie aussi faire un travail utile, être en accord avec ses propres valeurs, avoir du temps pour sa famille, etc. Nous ne sommes pas seulement sur terre pour faire du profit et valider notre liste de contrôle. Nous sommes aussi ici pour être heureux".

Citation : "Il vaut mieux apprendre de ses erreurs et s'en remettre que de viser une perfection inatteignable".

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